UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS•Sous prétexte de protéger des « informations sensibles », Trump et la Maison-Blanche restreignent l’accès des journalistes à certaines zones. Une mesure déjà vue sous Bill Clinton
Dans un climat de défiance entre les grands médias et l’administration de Donald Trump, la Maison-Blanche a décidé de restreindre l’accès de ses journalistes accrédités à certaines zones du bureau de presse, invoquant la nécessité de protéger des « informations sensibles ». Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Comme le rappelle Politico, Bill Clinton avait également interdit aux journalistes d’accéder à certaines parties à son arrivée à la Maison-Blanche en 1993.
Désormais, les reporters souhaitant se rendre dans la zone dite « upper press », où travaillent la porte-parole Karoline Leavitt et les principaux responsables de la communication présidentielle comme le directeur de la communication Steven Cheung, devront obtenir un rendez-vous préalable. Cette section, située à proximité du Bureau ovale dans l’aile ouest, était jusqu’ici librement accessible aux journalistes, qui pouvaient y recueillir commentaires et réactions de dernière minute.
Une « réorganisation interne »
La zone « lower press », attenante à la salle de conférences de presse et occupée par d’autres attachés de presse, reste en revanche ouverte sans restriction. Dans une note interne, l’exécutif explique que cette décision découle d’une « réorganisation interne » au sein du service de communication, dont les membres « interagissent de manière permanente avec des informations sensibles ». La mesure vise, selon la Maison-Blanche, à « protéger ces informations et maintenir la coordination entre les équipes du Conseil de sécurité nationale et celles de la communication ». Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des relations entre l’administration Trump et la presse américaine. Deux semaines plus tôt, le Pentagone avait déjà imposé aux journalistes accrédités de ne plus publier certaines informations sans autorisation expresse, une règle jugée inacceptable par la plupart des rédactions (du New York Times au média conservateur Fox News) qui ont préféré quitter leurs bureaux sur place.
Certains médias sont les « ennemis du peuple »
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a également redéfini le fonctionnement du « pool » présidentiel, ce petit groupe de journalistes suivant le chef de l’Etat au quotidien. L’agence Associated Press, pourtant considérée comme un pilier de la presse américaine, en a été exclue. Parallèlement, l’administration a ouvert ses conférences de presse à des influenceurs politiques, dont beaucoup affichent ouvertement leur soutien au président républicain.






