Corse : Une femme musulmane obtient le retrait d’une croix chrétienne ? C’est faux

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Fake off• Contrairement à ce qu’affirment plusieurs publications sur les réseaux sociaux, notamment de l’extrême droite, la plaignante qui a demandé le retrait d’une croix dans un village corse n’est pas connue comme étant de confession musulmane

e retrait d’une croix dans un village corse vire à la polémique. Sur les réseaux sociaux, plusieurs publications affirment que cette décision fait suite à la demande d’une nouvelle habitante de la commune qui se trouve être de confession musulmane.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. « Les autorités macronistes ont voulu faire démonter une croix dans un village corse à la demande d’une nouvelle arrivée musulmane. Immédiatement, les Corses ont décidé d’installer 100 croix supplémentaires dans l’île. Les Corses ne se soumettront jamais au fascisme anti-chrétien », ont écrit des internautes avec une vidéo de l’installation d’une nouvelle croix.

FAKE OFF

Cette fameuse croix qui a été retirée était installée dans le petit village de Quasquara, au sud de la Corse. Le tribunal administratif de Bastia a effectivement demandé au maire, dans un jugement rendu le 10 octobre dernier, de retirer la grande croix en bois. Deux autres possibilités lui ont été proposées : la déplacer sur un terrain privé, ou rendre privée la parcelle sur laquelle elle se trouvait.

Celle-ci avait été installée en 2022, et c’est bien là-dessus que repose la décision de justice. La loi sur la séparation entre l’Eglise et l’Etat, votée en 1905, autorise les croix sur des terrains publics uniquement si elles ont été posées avant cette année-là.

Le maire a détaillé : « Il a remplacé un autre calvaire qui existait déjà à la demande de l’abbé Peretti. Pendant l’été 2022, lorsqu’il organisait des processions pour la pluie, il m’a demandé d’instaurer un calvaire sur la commune de Quasquara. Nous avons pris le temps de trouver un artisan et le calvaire a été installé au lieu où nous nous trouvions. »

Une octogénaire aux différends avec le maire

Et c’est effectivement une administrée de la commune qui a déposé un recours devant le tribunal administratif en avril 2023, au nom du « principe de laïcité ». Mais celle-ci n’est pas de confession musulmane, et n’est pas non plus nouvelle dans la commune, contrairement à ce qui circule sur les réseaux sociaux. A la suite de cette fausse information, l’extrême droite s’est saisie de la polémique.

La femme en question, âgée de 80 ans, est installée à Quasquara depuis vingt ans. Dans la presse locale, les habitants du village ont d’ailleurs fait état de différents entre la femme en question et le maire. Elle était notamment inscrite sur une liste concurrente lors des élections municipales de 2014.

Et depuis, elle est victime d’une vague de haine sur les réseaux sociaux, mais aussi au sein même de son village. Une banderole avec l’inscription « rentre chez toi, la croix, elle, est chez elle », a notamment été dressée à proximité.