Et si la gestion de l’Etat devenait public-privé ?
“Un pays n’est pas une entreprise.” Paraît-il que cette citation est de De Gaulle. Aujourd’hui s’il était encore vivant, il dirait peut-être le contraire. Car à regarder comment la France, le Sénégal ainsi que beaucoup de pays croulent sous le poids du déficit budgétaire, on pourrait dire qu’il est grand temps de gérer l’Etat en mode public-privé.
On dit également que le business ne rime pas avec la politique. Pourtant, c’est le business qui fait l’économie sur laquelle, la politique s’appuie pour dérouler son programme de développement. Donc, au regard de toutes ces crises économiques que traversent beaucoup de pays, il est indéniable que la solution économique est dans la co-gestion publique-privée.
Partout, à travers le monde, la plupart des États sont dirigés ou l’ont été par des gens qui ignorent la réalité du réel économique. Conséquences de cette ignorance, ils finissent par être décriés par leurs peuples lorsqu’ils sont incapables de bien gérer les finances publiques.
Dès l’instant où les partenariats publics-privés (PPP) ont déjà permis de réaliser rapidement de grands projets d’infrastructures, dès l’instant où une partie des services publics sont partiellement privatisés (eau, énergie, transports/autoroutes/aviation/chemin de fer) dans certains pays, alors dans ce cas, pourquoi ne pas avoir un État en mode gestion public-privé ?
La co-gestion pourrait se faire ainsi : L’Etat peut déléguer une partie de ses missions au privé en lui confiant l’éducation, la santé, l’agriculture, les transports, le logement social, le numérique, l’énergie, les infrastructures, tout en gardant un rôle de contrôle et de régulation. La justice, la sécurité, la défense et la diplomatie seront 100% régaliens.
L’avantage majeur de cette co-gestion est l’efficacité et l’innovation, en plus de la rapidité et la flexibilité du privé dans la gestion de projets, sans compter la participation des capitaux privés qui allégeront les finances publiques, réduiront le déficit budgétaire et boosteront la création d’emplois.
D’aucuns diront qu’il y a un risque dans cette co-gestion de l’Etat, parce que l’Etat en lui-même pourrait perdre sa souveraineté et son indépendance. Et si on revoyait cette notion de souveraineté ? Entre confier une partie des missions de l’Etat au privé pour soulager les finances publiques et crouler sous le poids du déficit budgétaire, je pense que le choix est vite fait. Si les termes de références de la co-gestion de l’Etat sont bien ficelés par des lois et des contrats transparents, il n’y a aucune raison que le profit prenne le dessus sur la souveraineté de l’Etat et que le service public et l’intérêt général soient relégués au second plan.
Dans tous les cas, chaque époque avec son régime politique et économique. Hier, c’était le temps des empires, royaumes et monarchies qui se sont effondrés pour donner naissance aux États. Avant cela c’était le régime des clans et des tribus. Et avant eux, c’était le régime des chefferies locales avec des sociétés de chasseurs et de cueilleurs. Donc à coup sûr, le régime actuel de l’Etat va évoluer. C’est la marche du monde qui l’y obligera. Un monde de plus en plus exigeant, car toujours plus matérialiste, où tout repose exclusivement sur l’argent qui est devenu à la fois le vrai pouvoir et le nerf de la guerre.
L’état actuel des finances publiques de beaucoup de pays, démontre justement que pour s’en sortir, il faut que les États confient une partie de leurs missions au privé qui est la vraie locomotive de l’économie. Lui donner plus de place dans la gestion de l’Etat, permet les limites budgétaires et administratives.
Dans cette co-gestion de l’Etat, la position régalienne de l’Etat, en tant que contrôleur et régulateur, est justement de veiller à bien encadrer les règles du jeu, afin de garantir un équilibre entre intérêts privés et bien commun.
Oui je contredis De Gaulle qui dit qu’un pays n’est pas une entreprise.
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PlumeCitoyenne
MaremKANTE